Les Amis du VW LT - Forum
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Coffret dresseur d’élite ETB Pokémon EV06 Mascarade Crépusculaire
56.90 €
Voir le deal

Roland & Malika :écrire pour ne pas oublier

Aller en bas

Roland & Malika :écrire pour ne pas oublier Empty Roland & Malika :écrire pour ne pas oublier

Message  André Mer 21 Sep - 12:09

Bonjour,

Roland & Malika égrènent leur souvenirs que Roland met en forme.
Ils nous ont conté leurs années vietnamiennes, aujourd'hui il s'agit de l'explosion de l'usine AZF de Toulouse dont célèbre le triste dixième anniversaire.

Voici le texte :

Baziège, 21 septembre 2001.

7h30.
Le soleil déjà un peu automnal répand sa pâle luminosité. Il fera beau. Sisco, labrador noir de 6 mois, futur chien-guide d’aveugle, vient de présenter ses hommages du matin. Je n’ai pas cours ce vendredi. Il est prévu de se rendre à Toulouse, à la banque, au centre ville et chez le vétérinaire, à La Terrasse. Nous attendons chez nous, à Baziège, que le flot de voitures se rendant à Toulouse se fasse un peu moins dense.

9h30 ou après ...
Départ pour les 25 km qui nous séparent de Toulouse. Au lieu-dit «Palays», un écheveau de routes et de passerelles ventile la circulation soit vers Blagnac , par le périphérique intérieur, soit vers Balma, par le périphérique extérieur, direction Bordeaux. Après un brève discussion avec Malika, nous prenons la première voie dont une des sorties mène en direction du centre-ville, à la hauteur de la Garonne, juste avant les usines agro-chimiques de la Grande Paroisse. Mais pour une raison qui m’échappe encore aujourd'hui, je sors de la rocade pour prendre la voie qui longe le canal du Midi sur la droite, voie qui mène aussi à la gare Matabiau. Les grands platanes du canal sont là, devant nous.

10h17.
La voiture aborde le grand virage qui mène à la voie du canal. Un bruit soudain et sourd, la voiture tangue quelque peu. Le labrador, derrière dans le coffre du break Passat, s’est dressé d’un bond. Nous stoppons le véhicule. J’ai l’impression que les quatre pneus ont éclaté. Chacun regarde de son côté pour identifier le pneu qui a explosé. Rien. Bizarre!. Nous continuons notre route. Tout paraît normal. Cette voie longe des immeubles d’administration comme la Poste. Des attroupements sur le trottoir. Mouvements de grève? Curieux! Du verre par terre. Malika interroge une des préposées de la Poste: «tout d’un coup, les baies vitrées sont tombées vers l’intérieur, d’autres à l’extérieur, il y a eu comme un grand bruit, on est tous sortis, mais on ne comprend pas ...». Le même spectacle partout. Je branche l’autoradio sur France Infos. Rien sur Toulouse. Nous traversons le canal du Midi à la hauteur de la Sécurité sociale. Pareil. Vitres tombées et gens sur le parvis. J’engage la voiture dans une petite rue qui mène vers les grandes avenues qui bordent le centre de Toulouse. Je me gare à la hauteur d’une petite épicerie de quartier. Malika traverse le boulevard Lazare Carnot pour se rendre à la banque. J’interroge l’épicier. Son étal n’a pas de dégâts. Mais il est inquiet. Lui: «On a entendu plusieurs détonations ...». Moi: «Je suis sur France-Infos ... Ils ne donnent aucune information». J’attends le retour de Malika. Entre les immeubles de l’avenue, le ciel est devenu ocre, mais cela pouvait encore passer pour une teinte automnale. France Infos, enfin: «Plusieurs explosions ont retenti à Toulouse ce matin. Nous n’en connaissons pas encore l’origine». Malika revient de la banque: «On dit qu’il y a eu plusieurs bombes, l’une dans le quartier St Georges - très proche de lieu de notre stationnement - une autre explosion du côté de la FNAC, (près de la place Wilson). Il y a du verre partout, mais les principales baies vitrées ont explosé vers l’intérieur des bâtiments». Nous sommes le 21 septembre, 10 jours exactement après les attentats contre les Tours jumelles de New York. Tous les médias prédisaient une poursuite des attentats, y compris en Europe. Mais pourquoi à Toulouse? A cause d’Airbus? Un attroupement s’est formé devant l’épicerie de quartier. De multiples hypothèses circulent. Personne ne s’affole mais il y a de plus en plus de monde dans les rues. Mais on aimerait savoir. Il est 11h. L’information arrive enfin: «L’usine AZF de Grande Paroisse à Toulouse a sauté». Cette usine, classée Seveso, implantée là depuis les années 1920, avait vu les habitations de la ville se rapprocher d’elle. Le danger était connu, mais rien n’avait été entrepris pour éloigner cette entreprise d’engrais chimiques.

Au moment de l’explosion, nous étions à environ deux km à vol d’oiseau du lieu de la catastrophe. Nous avons été protégés par les pneus et la suspension de la voiture, et l’onde de choc a été amortie par les grands immeubles situés au-delà du canal; ils ont constitué une barrière perpendiculaire par rapport au point de déflagration. Sans vouloir jouer les anciens combattants, Malika et moi, nous avions vécu au Vietnam pendant la guerre américaine et les bruits d’explosion nous étaient familiers. Nous n’étions pas trop inquiets mais nous n’avions pas non plus envie de jouer les voyeurs, d’autant que le vétérinaire nous attendait à la Terrasse. Il nous reçut, examina le chien, une des baies vitrées de la clinique s’était brisée. Il ferma le cabinet après notre départ, d’autant que la radio diffusait des messages d’alerte inquiétants: « Un nuage d'ammoniaque se répand sur la ville de Toulouse. Ceux qui peuvent sortir de la ville doivent le faire par tous les moyens disponibles. Toutes les entrées dans la ville seront fermées jusqu’à ce que le nuage se soit dissipé.» En effet, l’odeur caractéristique de l'ammoniaque, désagréable sans plus, parvenait à nos narines. Entre la Terrasse et l’entrée de St Orens, 2 km à peine. Mais un embouteillage magistral s’est créé et nous avons mis plus d’une heure pour sortir de la ville. Revenus à Baziège, les voisins nous ont dit avoir entendu une explosion lointaine, mais dans le CES d’Aiguesvives, la chute d’une baie vitrée avait blessé un collégien.


Roland & Malika

_________________
Linux? Pas assez cher, mon fils!
André
André
Admin

Masculin Nombre de messages : 2842
Localisation : Le Pian Médoc Gironde
Emploi/loisirs : Retraité! Enfin!
Humeur : Vagabonde
Date d'inscription : 08/09/2007

http://apascual.free.fr

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum