La Nuit nous a surpris, de Kien Nguyen
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La Nuit nous a surpris, de Kien Nguyen
Bonjour,
L'ami Roland Egensperger me prie d'insérer ce qui suit :
============
Compte rendu de lecture: Kien Nguyen, La Nuit nous a surpris. 10/18 n° 3892
(domaine étranger), 2001, traduit de lʼaméricain par Erika Abrams.
Titre original, The Unwanted, Nguyen-Andrews Ltd, 2001.
Ce roman est en quelque sorte une autobiographie, celle dʼun amérasien, fruit dʼune relation entre un Américain et dʼune Vietnamienne. Il fait partie de ceux que lʼon les appelle les “enfants de la poussière”. Il a huit ans quand, avec sa famille, il cherche à embarquer dans les derniers hélicoptères de lʻarmée, sur le toit de lʼambassade américaine, à Saigon, le 30 avril 1975.
Tentative vaine.
Il sera contraint par les nouvelles autorités à retourner à Nha-Trang, qui, jusquʼà cette date, était une charmante bourgade balnéaire du Centre-Vietnam, à 500 km au nord de Saigon, capitale déchue, nommée désormais Ho-Chi-Minh Ville.
Pour les cadres du nouveau régime communiste, Kien porte sur ses traits - il est blond aux cheveux bouclés, ses yeux sont bleus - tout ce quʼils combattaient pendant trop longtemps: lʼ”impérialisme américain” et ceux et surtout celles qui “fricotaient” avec ces intrus ennemis et surarmés. Tout au long des chapitres de ce récit, le lecteur suit, sur une douzaine dʼannées, les péripéties dʼun adolescent - et de sa famille - qui cherche à se tirer de ce mauvais pas; il cherche à sʼintégrer, à prendre “couleur de muraille” - mais cʼest une tâche difficile quand on est traité comme un bâtard; puis, adolescent plus endurci, il tente de se soustraire à cette chape de plomb et à ce délit permanent de faciès qui lui colle à la peau. Il deviendra tour à tour un élève modèle, un “enfant dʼHo-Chi-Minh” aux leçons idéologiques bien apprises, puis un de ces candidats à lʼexil, “boat people” de la fin des années 70, qui tente de gagner des rivages moins désespérants. Il connaîtra la prison, les centres de rééducation, lʼhumiliation. Il fera front avec beaucoup de courage, grâce à lʼamour indéfectible de sa mère et de son grand-père ...
Je vous invite à lire ce récit authentique et fort, dont les chapitres se succèdent de manière chronologique, de 1972 à 1985. Les événements relatés se déroulent essentiellement à Nha-Trang, parfois à Saigon. Les autres lieux ne sont pas toujours précisés - ce nʼest pas non plus un guide touristique pour nostalgiques du Vietnam -, mais pour les lecteurs qui les connaissent, ils les reconnaîtront sans difficulté. Sans doute, ce récit donne une idée juste de ce qui sʼest passé dans lʼex-Sud-Vietnam, quelques années avant la chute de Saigon, et pendant la décennie de “normalisation” qui lʻa suivie.
Malgré quelques rares maladresses de style, la traduction nʼaltère en rien le plaisir que lʼon trouve en lisant ce récit.
Baziège, le 25 janvier 2011.
Roland Egensperger
Quatrième de couverture:
“30 avril 1975. Les troupes communistes entrent dans Saigon. Kien Nguyen, huit ans, regarde le dernier hélicoptère américain décoller ... sans lui. Amérasien, enfant “indésiré”, Kien se retrouve abandonné avec sa mère et son frère à une existence de auchemar dans un pays ravagé. Avec ses cheveux bouclés et ses yeux clairs, il est dʼautant plus exposé aux persécutions du Viêt-cong. Mémoires de ce fils qui a survécu malgré tout. La Nuit nous a surpris restitue dans toute leur violence les saccages de la guerre et la barbarie des hommes. En rappelant une page des plus sombres de lʼhistoire contemporaine, ce récit explore dʼune façon saisissante les profondeurs de la nature humaine.”
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Merci Roland pour cette proposition de lecture qui me paraît digne du plus grand intérêt.
En espérant que d'autres suivront.
André
L'ami Roland Egensperger me prie d'insérer ce qui suit :
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Compte rendu de lecture: Kien Nguyen, La Nuit nous a surpris. 10/18 n° 3892
(domaine étranger), 2001, traduit de lʼaméricain par Erika Abrams.
Titre original, The Unwanted, Nguyen-Andrews Ltd, 2001.
Ce roman est en quelque sorte une autobiographie, celle dʼun amérasien, fruit dʼune relation entre un Américain et dʼune Vietnamienne. Il fait partie de ceux que lʼon les appelle les “enfants de la poussière”. Il a huit ans quand, avec sa famille, il cherche à embarquer dans les derniers hélicoptères de lʻarmée, sur le toit de lʼambassade américaine, à Saigon, le 30 avril 1975.
Tentative vaine.
Il sera contraint par les nouvelles autorités à retourner à Nha-Trang, qui, jusquʼà cette date, était une charmante bourgade balnéaire du Centre-Vietnam, à 500 km au nord de Saigon, capitale déchue, nommée désormais Ho-Chi-Minh Ville.
Pour les cadres du nouveau régime communiste, Kien porte sur ses traits - il est blond aux cheveux bouclés, ses yeux sont bleus - tout ce quʼils combattaient pendant trop longtemps: lʼ”impérialisme américain” et ceux et surtout celles qui “fricotaient” avec ces intrus ennemis et surarmés. Tout au long des chapitres de ce récit, le lecteur suit, sur une douzaine dʼannées, les péripéties dʼun adolescent - et de sa famille - qui cherche à se tirer de ce mauvais pas; il cherche à sʼintégrer, à prendre “couleur de muraille” - mais cʼest une tâche difficile quand on est traité comme un bâtard; puis, adolescent plus endurci, il tente de se soustraire à cette chape de plomb et à ce délit permanent de faciès qui lui colle à la peau. Il deviendra tour à tour un élève modèle, un “enfant dʼHo-Chi-Minh” aux leçons idéologiques bien apprises, puis un de ces candidats à lʼexil, “boat people” de la fin des années 70, qui tente de gagner des rivages moins désespérants. Il connaîtra la prison, les centres de rééducation, lʼhumiliation. Il fera front avec beaucoup de courage, grâce à lʼamour indéfectible de sa mère et de son grand-père ...
Je vous invite à lire ce récit authentique et fort, dont les chapitres se succèdent de manière chronologique, de 1972 à 1985. Les événements relatés se déroulent essentiellement à Nha-Trang, parfois à Saigon. Les autres lieux ne sont pas toujours précisés - ce nʼest pas non plus un guide touristique pour nostalgiques du Vietnam -, mais pour les lecteurs qui les connaissent, ils les reconnaîtront sans difficulté. Sans doute, ce récit donne une idée juste de ce qui sʼest passé dans lʼex-Sud-Vietnam, quelques années avant la chute de Saigon, et pendant la décennie de “normalisation” qui lʻa suivie.
Malgré quelques rares maladresses de style, la traduction nʼaltère en rien le plaisir que lʼon trouve en lisant ce récit.
Baziège, le 25 janvier 2011.
Roland Egensperger
Quatrième de couverture:
“30 avril 1975. Les troupes communistes entrent dans Saigon. Kien Nguyen, huit ans, regarde le dernier hélicoptère américain décoller ... sans lui. Amérasien, enfant “indésiré”, Kien se retrouve abandonné avec sa mère et son frère à une existence de auchemar dans un pays ravagé. Avec ses cheveux bouclés et ses yeux clairs, il est dʼautant plus exposé aux persécutions du Viêt-cong. Mémoires de ce fils qui a survécu malgré tout. La Nuit nous a surpris restitue dans toute leur violence les saccages de la guerre et la barbarie des hommes. En rappelant une page des plus sombres de lʼhistoire contemporaine, ce récit explore dʼune façon saisissante les profondeurs de la nature humaine.”
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Merci Roland pour cette proposition de lecture qui me paraît digne du plus grand intérêt.
En espérant que d'autres suivront.
André
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Linux? Pas assez cher, mon fils!
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