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La peite fille à la balançoire, de Fédérique Bedos

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La peite fille à la balançoire, de Fédérique Bedos Empty La peite fille à la balançoire, de Fédérique Bedos

Message  André Sam 22 Fév - 8:06

Hymne à la (vraie) vie

L'auteur :

Je ne connaissais rien de Frédérique Bedos, qui fut naguère une célébrité de la télévision où elle côtoya tous ceux que le monde de la chansonnette projette dans la lucarne pour la plus grande satisfaction, ou frustration,  des foules désireuses de devenir stars à leur place.
Je ne connaissais rien de cette personne, même pas son nom. Après lecture de son témoignage, je sais l'essentiel de ce qu'il faut savoir, c'est-à-dire de qui l'a maintenue en vie, avec une obstination joyeuse et un entrain communicatif peu commun. Et si l'on dit, d'une façon trop irréfléchie souvent, que les hommes sont tous frères, moi j'aimerais être autorisé à dire que celle-ci est ma soeur.

La quatrième de couverture de l'ouvrage annonce en deux phrases que Frédérique Bedos est journaliste, et qu'elle vit à Paris. Elle a fondé en 2009 le Projet Imagine, un média philanthropique destiné à aider ceux qui aident, en mettant en lumière les héros anonymes qui oeuvrent sans relâche dans l'ombre et l'indifférence. C'est vague, on veut en savoir plus. On lit alors le bref résumé : Bac en poche à seize ans, elle débarque dans la capitale pour ses études d'égyptologie. Repérée dans un café par un producteur américain, sa vie s'accélère entre Paris, Londres et New York. Mais les prime time sur MTV, France2 ou M6 ne parviennent pas à lui faire oublier d'où elle vient et à qui elle doit d'être sauvée.
Et tombent les paillettes, l'étourdissement, le factice...

L'histoire :

Frédérique est une enfant de l'amour fou. Elle est née de Jeanne, un peu gitane, pas très instruite, mais curieuse, gourmande, excentrique, étrange, culottée et d'un métis haïtien migrateur, qui passa le temps de la séduire et de lui laisser une enfant en cadeau pour solde de tout compte. Jeanne est fugueuse, et à seize ans elle quitte Elbeuf pour mener une vie de bohème à Paris entre les caves de Saint Germain des Près et les bistrots de Montmartre, vivant de débrouillardises, de petits boulots, d'expédients, vendant des fleurs dans les restaurants, fréquentant les artistes, posant pour eux peut-être...
C'est la vie que connaîtra Frédérique durant son enfance, logeant ici ou là, chez l'un, chez l'autre, dormant sur un coin de sofa, ne manquant pas de l'essentiel et surtout pas de l'amour puissant de Jeanne, tellement émerveillée par cette naissance inattendue. Frédérique n'avait peut-être pas de père, mais elle avait une sacré maman, qui affrontait les vicissitudes avec un mélange de courage et de désinvolture qui rendait parfois leur vie hasardeuse, fatigante, inquiétante.

La rencontre avec un prêtre, le père Joseph, à qui Jeanne vendait des fleurs avec sa fille fut déterminante; cet homme jugea qu'elles devaient avoir besoin d'aide. Il leur donna une adresse et paya les billets de train pour qu'elles se rendent à Lille, dans une maison de ville posée au milieu d'un jardin rempli de jouets d'enfants et pourvu d'un panneau sur le portillon annonçant "Ici, chien gentil". C'était la maison de Croix, grouillante d'enfants venus de partout avec chacun ses blessures particulières et un besoin d'affection commun à tous. Michel et Marité s'efforçaient de le combler. Eux, ils étaient une sorte d'abbé Pierre et de soeur Emmanuelle défroqués, sans le sou, sans notoriété, sans tribune mais riche d'un amour incommensurable toujours nourri par l'amour unique qui est au-dessus de tout. C'étaient Joséphine Baker et Jo Bouillon, sans le château des Milandes ni la gloire en nimbe autour d'eux, ni la presse pour les promouvoir. Ils devinrent papa et maman aussi bien pour Frédérique que pour sa mère Jeanne

Cependant, Jeanne sombrant dans la folie, Frédérique dut se réfugier dans la lecture d'ouvrages adultes et dans le travail à l'école. Bonne élève, elle décida d'être égyptologue parce qu'elle a lu Meurtre sur le Nil à l'âge ou d'autres feuillettent Pif Gadget. Il n'est donc pas étonnant que nous la retrouvions bachelière à seize ans, inscrite à l'École du Louvre, où elle rencontrera Raphaël, qu'elle épousera. Clémentine sera le fruit de cette union. La maison de Croix qu'elle a quittée pour voler des ses propres ailes à l'instar de sa mère Jeanne, n'est pas oubliée, mais elle n'est plus une priorité, Frédérique ne s'y rend plus.

Et voici que les choses s'emballent; la notoriété, l'argent, le chant des sirènes et les projecteurs l'éblouissent. Son couple ne peut résister, un nouvel homme arrive, Jean Paul, photographe réputé, bien plus âgé que Frédérique, qui ne veut pas voir en lui sa véritable nature de soixante-huitard libertaire et volage. Trop de choses la fascinent et la comblent en apparence. Mais tout au fond de l'étourdissement que lui procurent ses réussites, il y a une angoisse et une douleur tapies : c'est la dépression, le vide, le gouffre qui aspire. Tentative de suicide inéluctable. Ratée. Nouveau départ, nouvelle séparation, nouvel arrêt. Retour à la maison de Croix, où elle est accueillie à bras ouverts par Michel et Marité qui ont suivi sa carrière dans le détail, à travers les journaux et ses apparitions télévisées.  

Enfin, Frédérique est chez elle, parmi les siens, dans l'amour inépuisable qui est le ciment de cette famille hétéroclite. Marité évoque sereinement les grâces du ciel constantes, et, à sa demande, emmène Frédérique à une réunion chez des charismatiques. C'est là qu'elle était attendue de toujours, sur son propre chemin de Damas. Elle y fit la même rencontre que Saül de Tarse, 2000 ans plus tôt.

Sa vie change de direction; on lui prédit alors : "Maintenant que tu as quitté l'ombre des projecteurs, tu vas pouvoir entrer dans la lumière". Dans la Lumière majuscule.
Le Projet Imagine peut se mettre en route, au service des autres, pour distribuer de cet amour qu'elle avait tant reçu. Nous sommes alors en 2009.

En conclusion

Il y a bien longtemps que je n'avais lu un témoignage aussi fort, aussi exaltant, aussi soucieux de l'opinion du lecteur, sans aucun prosélytisme. Un livre qui fait du bien, que je prescris en thérapie à tous ceux qui ont perdu confiance dans le genre humain, aux thésauriseurs en tous genres, aux jamais rassasiés, aux fiers de leur apparence, aux jamais gênés aux entournures par leur bassesse, aux sceptiques limités par leur raison minuscule, aux inquiets, aux agnostiques, aux indifférents, aux religieux glabres ou barbus, tonsurés ou empapillotéés... à tous sans exception, parce qu'il remet nos pendules à l'heure, qui sont toutes plus ou moins déréglées.

L'écriture est limpide, toujours gaie même pour dire les moments de tourmente. Il n'y a ni temps morts, ni poncifs, ni tournures artificielles, tout est simple et bon comme du bon pain. C'est que le rédacteur véritable s'appelle Valérie Peronnet. C'est elle, écrivain et journaliste, collaboratrice régulière à Psychologies Magazine qui a mis en forme le récit de Frédérique, laquelle ne manque pas de la remercier en ces termes :" Merci à toi Valérie pour ton écoute si bienveillante. Tu as su trouver les mots qui donnent vie sans juger, qui disent la bonté dans sa réalité"

La petite fille à la balançoire, Frédérique Bedos
Paru en 2013
223 pages
Éditions les Arènes

André

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La peite fille à la balançoire, de Fédérique Bedos Empty De la joie et de l' AMOUR.

Message  Invité Mer 19 Mar - 16:30

Bonjour à toutes et à tous,


Merci André pour m' avoir prêté ce livre, il dégage cet amour de l' autre, cet amour vers les autres.

Pour moi ce livre est un HYMNE à L'AMOUR.

C'est un livre qui fait du bien.

Myosette

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