Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

Quel drôle de titre pour un roman!

C'est pourtant ce qui m'a attiré vers ce Livre de Poche (N°30617) de 440 pages. Je n'en avais jamais entendu parler, ni de son auteur, Harper Lee. Pourtant j'aurais dû.

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur (To Kill a Mockingbird, titre original ) a été vendu à plus de 30.000.000 d'exemplaires depuis 1960, date de sa parution. Il a reçu le très prestigieux prix Pulitzer en 1961, et un film en a été tiré en 1962, mis en scène par Robert Mulligan avec Gregory Peck dans un des rôles principaux, distribué en France sous le titre Du Silence et des Ombres.

Harper Lee était amie de Truman Capote, avec lequel elle collaborera à l'écriture du "roman-vérité" De sang froid, publié en 1966, qui apportera gloire et fortune à son auteur, et sera lui aussi porté à l'écran.

Harper Lee n'écrira que ce roman, pour lequel Truman Capote affirma sans preuves avoir rédigé une bonne partie, sans doute rendu jaloux par le succès littéraire de son amie.L'histore se déroule dans une petite ville de l'Alabama durant les années les 1930, au moment de la Grande Dépression américaine. Un avocat honnête et pointilleux, à l'image du père de Harper Lee, élève seul ses deux enfants, un garçon, Jem et une fille, Scout. Il est commis d'office à la défense d'un noir accusé d'avoir violé une blanche, crime qui en ce temps-là, dans le sud des États-Unis, pouvait dégénérer en lynchage. Mais l'intrigue est somme toute anecdotique. C'est le regard de la petite Scout qui importe, ce regard enfantin plein de drôlerie qui nous dit son environnement, ses joies, ses peines, ses frayeurs irraisonnées.de petite fille et bien d'autres choses qui résonnent en nous.

En résumé, ce très beau livre, que d'aucuns compare à L'Attrape-Coeur de Salinger, raconte une histoire universelle sur l'enfance, et non l'histoire d'une petite américaine des années 1930. C'est sans doute ce qui explique son succès : il s'adresse à chacun de nous, qui n'oublirons jamais nos culottes courtes et les tartines de confiture.

Il y a, certes, d'autres livres qui parlent fort bien de l'enfance.

Je voudrais citer Bonheur d'enfance de Christian Signol, qui a presque exactement mon âge, et me remet en mémoire des choses communes que nous avons vécues : les tombereaux aux grandes roues ferrées, le cirque qui s'installe sur la place du village, le battage après la moisson, la tuerie du cochon et la fête qui s'ensuivait. En Livre de Poche N°14524, une lecture facile et enchanteresse.

Plus mélancolique et révolté, dans Mourir d'enfance, le truculent et inventif Alphonse Boudard, adapote une plume sensible pour crier la douleureuse 'absence d'une mère. En Livre de Poche et Pocket, 252 pages, Prix de l'Académie en 1995

Bien sûr, il y a les classiques : l'Enfant le chef d'oeuvre de Jules Vallès, (N°1038) que j'ai relu en 2009, Poil de Carotte, de Jules Renard, Le Petit Chose, d'Alphonse Daudet (N°925).... Tous en Poche. Bien sûr, on pourrait évoquer le terrible Vipère au poing, d'Hervé Bazin, ou l'émouvant Sagouin (N°111), de François Mauriac et combien d'autres encore?

Bonne lecture.

André

Bonjour à tous,

Bonjour André et merci, car grâce à toi, j' ai découvert des livres merveilleux:
Ne tirez pas sur l' oiseau moqueur, et ensuite quelques livres de Christian Signol:
ls rêvaient des dimanches,
Une si belle école,
et d' autres livres de cet écrivain.

Grâce à tous ces livres, j' ai passé de très bons moments, le soir, devant la cheminée et l' hiver n' est pas fini, il y en a d' autres que tu m'as donnés envie de lire et je ne regrette pas la télévision!

Bises à tous.

Myosette .

MyoJeff40 a écrit:
Bonjour André et merci, car grâce à toi, j' ai découvert des livres merveilleux:
...
Grâce à tous ces livres, j' ai passé de très bons moments, le soir, devant la cheminée

Merci beaucoup, Myosette.

Mais tout le mérite des bons moments que tu passes revient aux écrivains.
Et il y en a tellement!
Jamais je ne pourrais dire la joie que j'ai retirée des centaines (peut-être des milliers! je ne sais plus où les mettre à la maison, et j'en donné des cartons pleins à Emmaüs) de bouquins que j'ai lus depuis mon adolescence.
Sans les livres, combien auraient été dures mes longues années de pensionnat.

Merci pêle-mêle, tels qu'ils me viennent à l'esprit, à Jean Hougron, Henryk Sienkiewicz, San Antonio, Marcel Pagnol, Jean Bruce, Jean Giono, Lew Wallace, Edgar Poe, Ed Bulwer-Lytton, G-J Arnaud, Georges Simenon, Françoise Sagan, Alexandre Dumas bien sûr, le cher François Mauriac, les imposants Tolstoï et Dostoyevsky, le délicat Albert Cohen, le formidable LF Céline qui fait polémique aujourd'hui... et tant et tant d'autres.

Bonnes lectures.

André