Pentecôte 2012 sur notre "Pit" habituel

En gascon patoisant, se piter c'est se placer quelque part, se tenir en un endroit. Le pit, c'est donc le lieu, et pour nous un lieu de prédilection que jamais je n'appellerai un spot pour paraître à la page. En l'occurrence, il s'agit d'une aire de services pour camping-cars, fort agréable avec eau potable et vidanges gratuite toute l'année hors la période estivale du 15 juin au 15 septembre. Elle se situe à Sanguinet, en bordure de lac de Cazaux. Nous nous y sommes retrouvés à différentes occasions.

Cette fois-ci, seuls Myosette et Jean-François nous avaient rejoints avant leur grand périple vers l'Inde qui devrait durer 11 mois à bord de leur LT31 Sven Hedin âgé de 30 ans et classé en véhicule de collection.

Pour ce séjour à Sanguinet, ils avaient choisi leur LT31 à cellule Karmann. C'est vendredi 25 mai, à midi tapante, qu'ils arrivèrent sur le pit, et en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire ils se pitèrent comme il convient lorsque l'on séjourne avec des amis : tête-bêche et auvent déployé.

Le ciel était d'un bleu d'autant plus profond que soufflait un petit vent, lequel ne put empêcher le mercure de taquiner les 33° Celsius. Mais comme nous sommes d'un naturel téméraire, ce n'est pas un si petit excès de température qui allait nous interdire de déboucher un loupiac à la fraîcheur idoine pour fêter ces instants de retrouvailles

Pour ceux qui ne suivent pas nos aventures, il est utile de préciser que l'endroit est idéal pour la lecture au calme, les promenades en sous-bois ou les parties photographiques qui sont toujours très attirantes dès lors qu'il y a une  eau transparente à proximité, et propice aux reflets peu originaux mais toujours esthétiques

Si peu que l'on s'éloigne des plage de sable fin, on découvre des paysages plus naturels, et c'est d'ailleurs un point d'honneur que met la municipalité à préserver, à reconstruire voire à embellir intelligemment ses zones humides qui sont leurs seules richesses

Au bord du lac, lorsque le soleil se couche juste avant nous et un dernier verre (une tisane de tilleul-marjolaine, vu notre grand âge)

Nous eûmes aussi la chance de nous trouver là alors que le dimanche se tenait une manifestation dont l'objectif était de distraire les gens du cru et ceux venus d'ailleurs, de leur soutirer quelques sous en contrepartie d'objets manufacturés localement et de permettre à des musiciens autochtones d'exercer leur talent (classiques mais pas mauvais du tout)

Pour l'anecdote, le samedi 26 mai, revenant de baguenaude photographique, Jean-François et moi-même fûmes arrêtés par un mariage qui avait oublié (ou n'avait pas les moyens) de commander un tire-trombine professionnel; il nous fut demander de fixer pour la postérité ce grand jour dans les pixels. Jean-François en tira plusieurs pour les expédier par courriel, je me contentai de celui-ci, que je n'ai pas envoyé :

Ainsi donc, du vendredi midi au lundi après-midi, soit 4 jours et 3 nuits, nous avons vécu joyeusement, paisiblement et heureux entre nous, mais aussi en compagnie d'inconnus à l'humeur sereine, prêts à discuter de tout et de rien à tout moment, d'une politesse épatante comme on n'en rencontre que très rarement par les aubes grises qui conduisent au travail.

Immortalisons donc cette période bénie, en noir et blanc pour plus de solennité (photo-montage à partir de 4 clichés de Jean François)