Je suis le dernier Juif, de Chil Rajchman
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Je suis le dernier Juif, de Chil Rajchman
Témoignage saissisant
Plutôt que chercher à faire des phrases, je me contenterai de citer la quatrième de couverture de l'opuscule.
Octobre 1942.Chil Rajchman a 28 ans quand il est déporté à Treblinka. Il échappe à la chambre à gaz en devenant tour à tour trieur de vêtements, coiffeur, porteur de cadavres ou dentiste.
Le 2 Août 1943, il participe au soulèvement du camp et s'évade.
Après plusieurs semaines d'errance (pendant laquelle il rencontrera des braves gens et des salopards, des Saint-Bernard et des hyènes), le jeune homme se cache chez un ami près de Varsovie.Dans un carnet il raconte ses dix mois d'enfer.
À la Libération, il est l'un des 57 survivants parmi les 750.000 juifs de Treblinka. Aucun camp n'avait été aussi loin dans la rationalisation de l'extermination de masse.
Nous ne savons pas grand chose de lui.
Dans son récit, il s'efface derrière les faits, comme s'il était déjà anéanti. Tout ce qui importe, c'est de ne rien omettre d'une épouvante continuelle, de cette ronde hallucinée de trains chargés de vies à détruire et qui repartent vides pour revenir pleins à craquer de nouveau sans que cela semble jamais devoir s'interrompre. "et des hommes courent sans cesse sous les coups de fouet, coupent des cheveux de femme, arrachent des dents des cadavres, courent encore en transportant des corps décomposés". C'est ainsi que la préfacière, Annette Wievorka, dit son sentiment sur ce récit avant de nous donner les rares informations connues de la vie de Chil Rajchman.
Polonais né à Lodz en 1914, il y vécut avec sa famille jusqu'à la guerre où on le retrouve dans la ghetto de Varsovie avec sa soeur; il en sortira avec elle, on ne sait comment, pour vivre près de Lublin. Quand les Allemands décrétèrent que la région devait être "libre de juifs", ils furent conduits à Lubartow, puis, en wagons à bestiaux, à Treblinka.
À la fin de la guerre, il émigre à Montevideo, en Urugay, où il fonde une famille et mène une vie professionnelle. On n'entendra plus parler de lui, sinon pour témoigner à différents procès de nazis, aux États Unis et en Israël.
Son manuscrit, cru, sans travestissement aucun ni désir de susciter l'empathie ou de se fabriquer une image, ne fut publié que très tardivement, en 2009 pour la version française
Au final :
Étant donné ce que nous venons de vivre à Toulouse, il me semble juste de ne pas oublier ce que nos anciens ont déjà connu, même s'il n'y a, pour l"heure, aucune relation établie entre les deux ignominies. À lire donc pour que sa conscience ne s'endorme pas. On peut, bien sûr, ne pas être d'accord, chacun est libre de son opinion.
Je suis le dernier Juif, de Chil Rajchman, Poche, Numero 32387, 137 pages dont 27 de préface
On pourra le ranger sur les rayons de sa bibliothèque aux côtés de :
Un costume rayé d'enfer, de Jean-Pierre Renouard, Pocket N°13385, 153 pages
Le Pianiste, de Wladyslaw Szpilman, Pocket 11422, 316 pages, dont Polanski a tiré un film bouleversant
Si c'est un homme, de Primo Levi, Pocket, N°3117, 214 pages avec l'Appendice, considéré comme le chef d'oeuvre du genre
André
L'ouvrage est mince, peut-être parce qu'il n'est pas besoin de broder à l'infini pour raconter l'horreur. Tout se dit sans emphase ni réticence dès lors que l'on n'ambitionne pas d'élaborer une oeuvre littéraire, mais seulement de tirer de l'ombre ce que le temps estompe de jour en jour . La sobriété convient aux constats quand bien même ils seraient des plus invraisemblables tel celui-ci, écrit au présent comme si la chose était toujours d'actualité.
De quoi s'agit-il?Plutôt que chercher à faire des phrases, je me contenterai de citer la quatrième de couverture de l'opuscule.
Octobre 1942.Chil Rajchman a 28 ans quand il est déporté à Treblinka. Il échappe à la chambre à gaz en devenant tour à tour trieur de vêtements, coiffeur, porteur de cadavres ou dentiste.
Le 2 Août 1943, il participe au soulèvement du camp et s'évade.
Après plusieurs semaines d'errance (pendant laquelle il rencontrera des braves gens et des salopards, des Saint-Bernard et des hyènes), le jeune homme se cache chez un ami près de Varsovie.Dans un carnet il raconte ses dix mois d'enfer.
À la Libération, il est l'un des 57 survivants parmi les 750.000 juifs de Treblinka. Aucun camp n'avait été aussi loin dans la rationalisation de l'extermination de masse.
Ainsi résumé, l'ouvrage paraît anodin. Il n'en est rien. Il suffit de savoir qu'il a été rédigé dans l'urgence, à chaud, avant la fin de la guerre, en yddish, par l'acteur du drame, drame qui se devait d'être raconté parce que l'auteur se sentait poussé par l'impérieuse nécessité de proclamer une vérité inimaginable.
L'auteur.Nous ne savons pas grand chose de lui.
Dans son récit, il s'efface derrière les faits, comme s'il était déjà anéanti. Tout ce qui importe, c'est de ne rien omettre d'une épouvante continuelle, de cette ronde hallucinée de trains chargés de vies à détruire et qui repartent vides pour revenir pleins à craquer de nouveau sans que cela semble jamais devoir s'interrompre. "et des hommes courent sans cesse sous les coups de fouet, coupent des cheveux de femme, arrachent des dents des cadavres, courent encore en transportant des corps décomposés". C'est ainsi que la préfacière, Annette Wievorka, dit son sentiment sur ce récit avant de nous donner les rares informations connues de la vie de Chil Rajchman.
Polonais né à Lodz en 1914, il y vécut avec sa famille jusqu'à la guerre où on le retrouve dans la ghetto de Varsovie avec sa soeur; il en sortira avec elle, on ne sait comment, pour vivre près de Lublin. Quand les Allemands décrétèrent que la région devait être "libre de juifs", ils furent conduits à Lubartow, puis, en wagons à bestiaux, à Treblinka.
À la fin de la guerre, il émigre à Montevideo, en Urugay, où il fonde une famille et mène une vie professionnelle. On n'entendra plus parler de lui, sinon pour témoigner à différents procès de nazis, aux États Unis et en Israël.
Son manuscrit, cru, sans travestissement aucun ni désir de susciter l'empathie ou de se fabriquer une image, ne fut publié que très tardivement, en 2009 pour la version française
Étant donné ce que nous venons de vivre à Toulouse, il me semble juste de ne pas oublier ce que nos anciens ont déjà connu, même s'il n'y a, pour l"heure, aucune relation établie entre les deux ignominies. À lire donc pour que sa conscience ne s'endorme pas. On peut, bien sûr, ne pas être d'accord, chacun est libre de son opinion.
Je suis le dernier Juif, de Chil Rajchman, Poche, Numero 32387, 137 pages dont 27 de préface
On pourra le ranger sur les rayons de sa bibliothèque aux côtés de :
Un costume rayé d'enfer, de Jean-Pierre Renouard, Pocket N°13385, 153 pages
Le Pianiste, de Wladyslaw Szpilman, Pocket 11422, 316 pages, dont Polanski a tiré un film bouleversant
Si c'est un homme, de Primo Levi, Pocket, N°3117, 214 pages avec l'Appendice, considéré comme le chef d'oeuvre du genre
André
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