Rasso 2018

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Avant-propos :

Le rassemblement annuel, qui était un "moment fort" de la vie de notre site + forum perdait de son intérêt d'année en année, sans que l'on sache pourquoi. Peut-être l'inconstance caractéristique de notre époque de zapping, où l'on change de smartphone comme de partenaire dès que l'un ou l'autre apparaît démodé, voire obsolète selon le vocable à la mode, peut-être donc cette frénésie du changement en est-elle responsable. Ne répondent présents plus que les vielles barbes des débuts, qui se retrouvent toujours avec plaisir, et se retrouveront encore avec une égale satisfaction.
Aussi, ne parlerons-nous plus de rassemblement, mais de retrouvailles annuelles, de rencontres annuelles entre amis... cela reste encore à définir.

Il y a 10 ans, nous nous étions regroupés à Nyons, dans la Drôme provençale et comme cette année personne ne se proposait d'organiser de petites festivités en un lieu nouveau, Alain (RC79), qui avait participé pour la première fois 10 ans plus tôt à Nyons, nous suggéra d'y revenir , comme en pèlerinage, histoire de voir si la nostalgie est toujours ce qu'elle était, contrairement aux affirmations de Simone Signoret. C'est avec d'autant plus d'enthousiasme qu'il n'y avait pas d'autres propositions que celle d'Alain fut acceptée.
Se déclarèrent participants :
Corinne & Alain
Agnès & Jean Claude avec Mathéo
Francine & Jean Paul
Nathalie & Philippe
Martine & André

C'était peu, mais de qualité, avec des amis fidèles et passionnés. Hélas, c'était sans compter sur les impondérables. Philippe se trouva coincé par des obligations professionnelles imprévues, et Jean Paul & Francine tombèrent en panne en Ardèche. Aussi, nous retrouvâmes-nous réduits à la portion congrue, c'est-à-dire à trois équipages.
Heureusement, la région est superbe et la température des plus amicales quoiqu'un tantinet excessive aux heures de la sieste.
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Le 13 Août :

Jour d'arrivée et d'installation sur le site qui nous sembla avoir beaucoup changé, ou alors la décennie passée sur nos mémoires encombrées avait-elle raboté nos souvenirs.
Il n'y a pas lieu de s'étendre sur ce jour qui se caractérisa par des arrivées à des heures décalées, des embrassades, des éclats de rire, des échanges de nouvelles et quelques levages de coude pour porter aux lèvres des verres d'apéritifs qui avaient été promptement servis.
En somme, rien que de très habituel à ces moments particuliers.



Le 14 Août :

Ce n'était pas jour de fête nationale certes, mais jour de fête quand même pour nous, dédié à parcourir la ville.
Comme chacun sait, Nyons surnommée "la Nice des Alpes dauphinoises" ou simplement "le Petit Nice" en raison de son ensoleillement, est surtout renommée pour ses olivier et son huile AOC, autant sinon plus que pour son caractère de villégiature. On rencontre l'olivier produisant la "tanche" jusque dans les rues et, bien sûr, un musée conjoint à la cave coopérative oléicole est consacré à cet arbre qui fait une des richesses de la région.



Fort heureusement, ledit musée consacre une grande partie de sa surface aux arts divers et nous l'avons visité avec plaisir, tout en dégustant les produits locaux gracieusement proposés aux visiteurs. Prudence : ces produits sont extrêmement salés et vous font tirer une langue comparable à celle du loup de Tex Avery pour le restant de la journée




Nyons est traversé par l'Eygues (ou Aygues) et nul qui serait venu ici n'aurait pas vu le pont roman qui l'enjambe en une seule arche de 43m  à plus de 18m de haut. C'est LE monument emblématique de la ville que le touriste ou l'amateur  de belle architecture se doit de photographier. En touristes que nous étions nous ne nous en sommes pas privés.  Il n'aurait plus manqué que ça d'ailleurs, puisqu'il le vaut bien étant donné qu'à sa beauté s'ajoute une solidité à toute épreuve. Le voici toujours debout, malgré les intempéries, les tempêtes ou les crues de la rivière bien qu'il fut inauguré en 1409. Combien d'ouvrages d'art de nos autoroutes teindront aussi longtemps?



La ville nous rappelle qu'elle se considère comme provençale et il se trouve jusqu'à une boulangerie faisant référence à Marcel Pagnol, à sa célèbre femme du boulanger, et la Pomponnette, qui s'en revenait d'avoir couru le passant du clair de lune en ayant abandonné ce pauvre Pompon


Sans plus de commentaires, je vous laisse admirer publicité peinte et ruelles étroites qui protègent du soleil, avec du linge qui bat dans le vent et des fleurs qui débordent dans des couleurs généreuses; On dirait le sud, chantait le regretté Nino Ferrer.








Le 15 Août :

Depuis nos retrouvailles, nous nous réjouissions, certes, mais nous n'oubliions cependant pas que Francine & Jean Paul se morfondaient sur le parking du garage Renault de Lavilledieu en Ardèche, attendant la fin de cette période fériée pour être pris en charge par le garagiste.
Empathiques en diable, nous décidâmes à l'unanimité de quitter Nyons pour aller les rejoindre et passer avec eux une journée joyeuse apte à les sortir quelque temps hors de leur marasme. Ni une ni deux, le séjour sur l'aire de service étant réglé, nous voici partis à la queue leu leu jusqu'à Lavilledieu où nous trouvâmes les naufragés installés en plein soleil sur un espace asphalté peu propice au rafraîchissement des mécaniques et des individus.
Promptement, Francine & Jean Paul embarquèrent dans le Fleurette d'Alain et ce fut alors coton pour trouver un espace ombragé, libre de contraintes, en mesure de nous accueillir tous. Le 15 Août, par si beau temps, l'Ardèche pullule de touristes et d'ardéchois en recherche d'un coin sympathique au bord de l'eau.
Après bien des tours et des détours, le dévolu fut jeté sur un champ en bordure d'une petite rivière gazouillante qui nous parut de fort bon aloi.



En trois coups de cuiller à pot, chacun s'activant à sa tâche comme autant de monteurs de cirques, on vit pousser les auvents, sortir de terre tables et chaises et surgir on sait d'où bouteilles, amuse-groins, verres, assiettes, couverts... tout l'attirail indispensable à des agapes



Après le repas et les boissons enivrantes, un brin de sieste s'imposa pour les uns, ainsi que la parlote ininterrompue pour d'autres. Nous reconnaissons ici Mathéo, Agnès et Jean-Claude


Francine, Jean-Claude, Jean-Paul, Mathéo, Agnès


Alain, Martine


Corinne



Et puis, repus et reposés, nous allâmes parcourir la nature environnante. Martine, dont le sens de l'orientation légendaire est connu jusqu'aux confins de l'univers, se mit en marche seule, une bonne demi-heure après le gros de la troupe. Quand tout le monde fut revenu au campement après deux bonnes heures de baguenaude, Martine manquait à l'appel. D'abord, on s'en amusa puis, l'absence durant, on s'inquiéta un peu et finalement la crainte grimpant d'un cran, chacun partit à sa recherche dans des directions opposées. Et ça cavalait, et ça appelait, et ça revenait dans un sens, dans l'autre... Mais point de Martine jusqu'à ce que l'on vit, éberlués, Alain pédalant comme un forcené avec Martine en passagère décontractée

Moralité : il faut toujours avoir un petit vélo, si ce n'est dans la tête c'est à coup sûr sur le porte-vélo


Le jour déclinant, nous ramenâmes Francine & Jean-Paul à Lavilledieu et nous prîmes la route du retour quasiment à la nuit. Aussi ne nous avançâmes nous pas trop loin dans les monts d'Ardèche et dès qu'un endroit accueillant se présenta, nous nous arrêtâmes pour bivouaquer. La Ligue Anti-Alcoolique me pardonnera, mais je dois avouer que la discussion se prolongeant dans la nuit, nombre de bouteilles de boissons fermentées furent sacrifiées à la convivialité. Il y eu même du champagne pour fêter ces 10 ans de rencontres d'août! Pourquoi se priver, hein?

Le 16 Août :

Au matin, un soleil de vacance irradiait le lieu où nous nous étions arrêtés sans vraiment savoir ce qui nous attendait alentour. Nous nous trouvions à l'entrée d'un village, de caractère forcément, nommé Thuyets, à flanc de montagnette, dominant la rivière Ardèche. Tout en bas, un pont évidemment appelé Pont du Diable, l'enjambe d'une seule arche à 17m de hauteur. C'est un curiosité de ce village et pour aller la voir, il ne faut pas craindre de crapahuter par un sentier étroit assez pentu. Mais on est récompensé de sa peine, tellement c'est beau.


Face à ce spectacle, pense-t-on que les vacances se terminent et qu'il faut rentrer à la maison? Il le faut pourtant, il y a près de 6 semaines que j'en suis parti


Et puis nous reprîmes la route, tout à la fois heureux de ces moments de joie partagée  et déjà un peu mélancolique de ce que cette réunion était peut-être la dernière. Qui peut dire ce que sera 2019? Qui vivra verra, dit-on. Est-ce que l'espoir est indispensable pour cela? Guillaume d'Orange-Nassau, au XVII siècle pensait que non puisqu'il nous a laissé cette impérissable maxime :  "Point n'est besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer".
Agnès & Jean -Claude s'éclipsèrent les premiers. Ensuite, ce fut Corinne & Alain . Je les rattrapai sans le vouloir, parce que nous avions une centaine de kilomètres, ou deux, de chemin commun à suivre puis, à un moment donné, il y eut une bifurcation que j'empruntai tandis qu'ils continuaient dans leur direction les menant à Barroux.
C'était vraiment fini.
Pour cette fois seulement.
Croisons les doigts

André