Interlude d'automne en Gironde (24-25/Oct/2019)

Fin octobre, il est encore temps de sortir les véhicules du garage (quand on en dispose) et d'aller se poser en quelque endroit sympathique, avec des gens de bonne compagnie si possible.
Corinne & Alain rendant visite à leur benjamine qui est en fac à Bordeaux, nous avons décidé de bivouaquer ensemble dans la région.
Hourtin-Port, tout proche de son lac et non loin de Hourtin-Plage sis en bordure de l'Océan, est apparu comme adéquat, d'autant que sa très belle aire de services, peu onéreuse, dispose de toutes les commodités, sanitaires et prise électrique 220v incluses.
Nous y sommes arrivés sous une pluie battante, apte à décourager n'importe quel camping-cariste débutant, mais pas les vieux LTistes que nous sommes. Il y avait de la place et nous avons pu nous installer comme nous le voulions.
Revoir le fidèle LT28 qui a été si longtemps notre compère de vadrouille, en France et au Portugal, nous a tout de suite replongé dans le cruel coup du sort qui a frappé Corinne & Alain en Italie, avec le vol de leur LT31 Fleurette.

Malgré la joie de nous retrouver, malgré les sourires, malgré l'excellent muscat de Mireval à température idoine, on sentait bien que la douleur et le ressentiment étaient à fleur.

Pour être en harmonie avec le météo qui arrosait au maximum, le repas dans l'Hymer fut également arrosé, pas à l'eau de pluie mais au Graves de Bordeaux, raisonnablement bien sûr, mais arrosé quand même. Et l'après-midi, histoire de se dégourdir les jambes et de s'aérer le cerveau, nous sommes allés visiter les environs, munis de parapluies prévoyants et de vêtements imperméables comme les circonstances le commandaient. On s'en doute, il n'y avait pas foule dans ce vent humide.

C'était la morte saison, avec une météo épouvantable, il aurait été déraisonnable de s'attendre à des flonflons dans les rues, aux effluves de churros et de crèmes solaires, ainsi qu'aux gens dévêtus. Pas d'activité dans le port, personne aux terrasses des cafés, tables rangées à l'intérieur, portes cadenassées au sens propre.

Mais le lendemain, comme pour nous récompenser d'avoir affronté les intempéries, le ciel s'était mis au bleu et le soleil s'activait à réchauffer l'ambiance. Ne perdant pas de temps, nous voilà partis pour l'Océan, non sans que Corinne & Alain n'aient au préalable acquitté la redevance pour la nuit. En effet, quand la poisse s'en mêle, elle colle bien aux basques : ils venaient d'apprendre la survenue d'un décès dans la famille, et devaient donc nous quitter en fin de journée pour se rendre, durant la nuit, aux obsèques ayant lieu le lendemain. Mais bien nous a pris de filer à Hourtin-Plage en laissant les ennuis derrière nous, tellement est belle l'Atlantique lorsqu'elle rugit.

Un temps de contemplation s'imposait, pour considérer notre petitesse face à l'immensité du monde. Enfin, je dis ça, mais on se contentait de profiter du soleil sans se poser de questions existentielles.

Qui l'eût crû?
Il y avait des baigneurs, des surfeurs et Coco s'est dit qu'elle aurait fait un voyage incomplet si elle n'avait tâté la température de l'eau, tandis que nous, prudents, nous sommes restés sur le sable.

Et les amis s'en sont allés dans Deux-Sèvres pour accomplir leur triste devoir . Le soir venant, le spectacle du couchant sur le lac était une consolation. Un spectacle dont on ne se lasse pas,  quand bien même chacun de nous a connu dans sa vie des centaines de moments semblables.

Le lendemain, pour nous qui avions passé une seconde nuit sur l'aire de services, le temps était toujours aussi souriant au-dessus d'un lac très clame

Nous sommes alors rentrés à la maison, en flânant, par la route qui longe l'estuaire, et en prenant la temps de casser une petite graine près de l'église de Naujac-sur-Mer

Au final, nous avons bénéficié d'une sortie amicale, écourtée certes, mais qui réchauffe le coeur avant l'entrée dans l'hiver.
Merci à Corinne & Alain pour leur venue et leur agréable compagnie